DAKAR, SÉNÉGAL — Les relations, déjà fragiles, entre le Premier ministre Ousmane Sonko et le Groupe Futurs Médias (GFM) ont atteint un point de rupture cette semaine. Jeudi soir, devant ses partisans, le leader de Pastef a ouvertement accusé le principal groupe de presse du pays d’une hostilité constante à son égard. Il a notamment ravivé la polémique autour d’une affaire datant de 2019 concernant un financement présumé de sa campagne par Tullow Oil. « Je les combattrai jusqu’au bout », a martelé Ousmane Sonko, sans toutefois appeler directement au boycott.
La riposte du GFM ne s’est pas fait attendre. Dans un éditorial cinglant, le groupe a dénoncé une « attaque politique calculée » et une tentative de discrédit par la stigmatisation. La rédaction a affirmé que les propos du Premier ministre visaient à affaiblir la presse indépendante par le biais d’une stratégie populiste.
Tout en reconnaissant certaines erreurs passées, GFM a catégoriquement rejeté l’idée d’une « faute originelle » qui justifierait une animosité permanente à son encontre. Le groupe dirigé par Youssou Ndour a réaffirmé son indépendance et son droit de questionner tous les acteurs, y compris Pastef. Il a également clairement indiqué qu’il ne céderait ni à la pression ni aux menaces. « La démocratie n’est pas un alignement de têtes obéissantes », a conclu l’éditorial, soulignant l’importance de ce bras de fer dans le contexte démocratique sénégalais.
Cet épisode met en lumière un enjeu fondamental : la place et le rôle de la presse indépendante dans le paysage politique sénégalais, alors même que le Premier ministre Ousmane Sonko exhorte à un sursaut national.
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