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Avec le dégel qui s’amorce dans la politique sénégalaise, Ousmane Sonko se positionne désormais aux côtés du chef de l’État, prêt à s’imposer dans le décor institutionnel et dans la gestion des affaires publiques. Bien que la cohabitation permette à la majorité parlementaire de former le gouvernement et d’assurer les commandes du pays, il semble raisonnable d’admettre que le leader de Pastef, à condition de rester Premier ministre, joue un rôle central dans cet attelage gouvernemental.

Sonko, fort de sa large victoire — une victoire qui porte la volonté et le mérite du peuple sénégalais — acquiert une légitimité incontestée et un pouvoir réel. Dès lors, la compétition politique avec le président de la République devient non seulement saine mais politiquement justifiée. Le défi consiste à éviter que cette cogestion ne semence la confusion dans les rangs de l’administration.

La souveraineté nationale, selon la Constitution, appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants. Mais à l’heure actuelle, Pastef se voit contraint de gérer ses propres contradictions internes. L’avenir politique de la formation devra passer par des efforts de restructuration et de mise au point, imposant aux dirigeants du parti une grande prudence et une retenue exemplaire. L’attente d’un remaniement ministériel imminent risque d’ouvrir la boîte de Pandore, avec l’éventuelle entrée au gouvernement des alliés de dernière minute et la sortie des ministres technocrates. Ces ajustements dévoileront les réelles intentions du pouvoir : préserver la neutralité des ministères clés, tels que celui de la sécurité publique, et garantir l’indépendance de la justice.

Dans le même temps, les effets de la politique économique d’austérité continuent d’être perçus positivement par une majorité d’électeurs. Les Sénégalais ont réaffirmé leur soutien à la continuité du pouvoir, validant ainsi les choix gouvernementaux et les orientations des politiques publiques. Ce soutien plaide en faveur de la poursuite des réformes et de l’application des directives en place. À l’opposition, il revient donc désormais de démontrer qu’elle pourrait faire mieux que la majorité présidentielle. Une nuance essentielle à bien comprendre, car dans une démocratie, la critique des choix gouvernementaux ne doit pas se transformer en simple opposition systématique.

Quant à l’Assemblée, souvent perçue comme le bastion de la rupture, il serait naïf de s’attendre à un miracle. L’institution en elle-même n’est pas en cause ; ce sont plutôt ses émanations électives sous diverses bannières politiques, parfois davantage politiciennes, qui orientent les comportements des parlementaires. La discipline de parti et la compétition électoraliste contribuent à un climat où les attitudes partisanes prennent le dessus, exacerbant les divergences entre une majorité solidaire et une opposition en résistance. Les rôles de représentation, de contrôle et d’information se trouvent, de fait, déformés par ces sensibilités partisanes. En somme, ces postures sont inhérentes à l’exercice d’une démocratie libérale, où la compétition pour le pouvoir reste une constante.

L’avenir politique du Sénégal, à l’aune de ces dynamiques, s’annonce complexe, mais aussi profondément ancré dans les aspirations populaires et les réalités du jeu politique.


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