
DAKAR — Le Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF) a rejeté, ce mardi 3 juin 2025, la demande de liberté provisoire déposée par les avocats de Tahirou Sarr, acteur central d’un dossier parmi les plus médiatisés de ces derniers mois. Cette décision intervient en dépit d’une offre de garanties considérables, comprenant plus de 31 milliards de francs CFA, selon L’Observateur.
La défense avait mobilisé une combinaison de cautions immobilières et un dépôt numéraire de 11 milliards à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Trois biens appartenant à la société SOFTCO, situés à Rufisque, avaient été hypothéqués à hauteur de 20 milliards de francs CFA, sur la base d’une ordonnance judiciaire autorisant l’opération au bénéfice de l’État.
Pourtant, malgré l’absence de recours du ministère public et de l’Agent judiciaire de l’État, les juges du PJF ont maintenu leur position. Dans leur arrêt n°21, cité par L’Observateur, ils jugent le maintien en détention de Tahirou Sarr « utile et nécessaire » au regard de la gravité des faits reprochés.
L’affaire porte sur un présumé système de détournement massif de fonds publics impliquant des structures comme SOFICO SA et GIS, ainsi que des opérations financières jugées suspectes, notamment des rachats de créances sans justification claire.
Un rapport de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) évoque d’importants flux d’argent sans base contractuelle apparente, suggérant des faits de blanchiment de capitaux. Les juges ont fondé leur décision sur quatre risques majeurs : la possible dissimulation de preuves, la pression sur des témoins, la concertation avec de potentiels complices et le trouble à l’ordre public qu’une libération pourrait engendrer.
Malgré les efforts procéduraux de ses avocats, dont Me Seydou Diagne, qui avait sollicité une attestation de non-enrôlement d’un pourvoi en cassation, la stratégie de la défense n’a pas suffi à convaincre le tribunal. Tahirou Sarr reste donc en détention, alors que l’enquête suit son cours.

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